#288 – Le sexisme dans le sport

C’est en ouvrant récemment une application de coaching sportif, dont la cible est à la fois les amateurs et les professionnels du sport (coach et athlètes) que j’ai constaté, une nouvelle fois, que le sport, et en particulier la musculation, reste un univers masculin.
En effet, au moment de mon inscription, je reçois un mail de Bienvenue dont l’entête est illustrée ainsi :
Le coach est un homme.
Le pratiquant également.
En tant que femme, difficile de se sentir « bienvenue » pour le coup.
Pourquoi en est-on encore là ?
C’est navrant et désespérant de voir que l’on puisse encore penser comme ça.
Comment voulez-vous que les femmes soient à l’aise dans les salles de sport si on est sans cesse en train de leur rappeler par ce genre de message qu’elles n’ont rien à y faire? Dans la tête des hommes, il ne peut y avoir une vision différente puisque celle-ci est confortée par ce type de message. Dans la tête des femmes, de la même manière, leurs aprioris sont confirmés.
Les machines cardio pour les femmes, les machines de musculation pour les hommes. Voilà ce qu’on nous rabâche à longueur de temps. Consciemment ou pas. Cela reste une constante.
Et quand bien même, les femmes réussissent à franchir le pas d’aller oser se confronter au plateau de musculation, les regards sont insistants ou sceptiques, au choix. C’est très souvent déplacé. Je ne jette pas la pierre aux hommes mais à toutes les idées et images qui véhiculent et maintiennent ce sexisme.
Lorsque j’ai débuté la musculation, je me suis inscrite dans une salle où 90% du plateau (et encore je suis gentille) était masculin. C’était une épreuve d’y aller, car je savais que j’allais, comme d’habitude, être observée et scrutée. Certaines de mes amies elles, pratiquantes expérimentées, se voyaient proposer de l’aide du genre « tu veux que je te montre comment on fait ceci ou cela », exercice pratiqué et maitrisé depuis des années. Comme si la femme devenait une petite chose fragile sur un plateau de musculation. De l’aide, on en demande si besoin, mais inutile de penser que c’est un besoin.
La musculation est un exemple parmi tant d’autres. Il n’y a qu’à voir la médiatisation des sports nationaux côté hommes et côté femmes, comme dans le football par exemple, pour se rendre compte que les moyens ne sont pas identiques. Ça s’améliore, certes, mais c’est loin d’être optimal. (Cf. #24 – Journée internationale du sport féminin)
Aux hommes qui liront cet article, je vous parle en tant que femme, nous pratiquons le sport avec la même envie et la même passion que vous. Laissez-nous nous épanouir dans ces sports qui ne sont réservés à aucun genre.
Aux femmes qui liront cet article, ayez confiance en vous. Il n’y a pas de sport réservé aux hommes, pas de programme de musculation spécifique pour les femmes, nous sommes capables de nous réaliser au même titre qu’un homme dans un ou plusieurs domaines sportifs.
Enfin, aux marques qui liront cet article, faites évoluer les choses, arrêtez de maintenir des préjugés sexistes dans le domaine du sport, adoptez un marketing mixte et ouvert. Les petites filles peuvent jouer avec un ballon de foot. Les garçons peuvent pratiquer la danse classique. Un coach sportif de musculation peut être une femme. Un homme peut donner un cours de Zumba. Etc, etc.
C’est notre état d’esprit à toutes et tous qui fera changer les choses.

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