Je participe à mon premier raid

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Depuis quelques temps déjà, je vis le sport par passion, par envie. Je m’y force rarement, je pratique principalement par plaisir. C’est partant de ce principe que lorsqu’on m’a proposé de participer à un raid, j’ai très vite accepté. Pas sans appréhension puisque je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais la curiosité m’y a encouragé.

 

Cette course est organisée chaque année par un groupe d’entreprises, le groupe United Technologies Corporation. Elle se déroule sur deux jours aux quatre coins de l’hexagone. Cette année, elle avait lieu dans l’Aveyron, autour des gorges du Tarn.

 

Pour participer à la course, il a fallu composer une équipe de cinq personnes, avec au minimum une femme, sous peine de pénalités. Notre équipe a été nommée « L’Inter de Millau » en référence à l’équipe de football et au pont de Millau situé à côté de la course, c’est ça d’être dans une équipe d’hommes…L’année prochaine, nous l’appellerons TeamML, non mais !

 

Abstraction faite du nom, l’idée de participer à cette course en équipe m’a tout de suite plu. Bien que je pratique le running –souvent– seule, j’avais envie d’appartenir et de concourir en équipe. Et c’est là toute la force du collectif : une énergie démultipliée, l’envie de le faire pour soi mais surtout pour l’équipe. Étant la seule femme de l’équipe, je voulais également montrer que nous aussi, les femmes, nous sommes capables !

 

Cette année la course avait lieu les 11 et 12 septembre. Plus de 700 participants ! Des scènes dignes de « Où est Charly ? », je vous mets d’ailleurs au défi de me trouver sur cette photo –bon courage– !

 

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Vendredi 11/09 – 13h

 

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Coup de canon dans l’enceinte du château de Séverac-le-Château, les hostilités sont lancées ! Des débuts chaotiques : 700 personnes qui commencent à courir dans un village moyenâgeux, ce n’est pas évident, cela ressemble à s’y méprendre à l’autoroute du soleil un week-end du 15 août…

 

Passez les deux premiers kilomètres de pseudo running, nous enfourchons nos vélos, ou plutôt nos VTT car ce qui nous attend est loin d’être une promenade du dimanche le long des quais à Lyon. Ne m’étant pas vraiment entrainée –pas bien– le VTT n’est pas vraiment mon meilleur ami…et pour couronner le tout, j’ai déjà fait une belle chute à vélo il y a quelques années, ce qui ne me met pas forcément en confiance. Au final, cette étape à VTT s’est bien passée. Ça n’a pas été facile mais nous arrivons au changement d’épreuve tous les cinq.

 

Mes coéquipiers m’ont rassuré, encouragé et épaulé, je n’ai donc rien lâché. Car même si c’était parfois difficile, j’étais heureuse d’être là, à leur côté. C’est ce qui est le plus étonnant, pour la plupart, nous nous connaissons que depuis quelques heures et nous sommes déjà unis vers le même but : terminer ce raid à cinq ! Plusieurs fois, nous nous sommes dit « nous avons démarré à cinq, nous finirons à cinq ».

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Après quelques minutes au ravitaillement, j’avais hâte de reprendre la course. C’était donc parti pour la deuxième partie de la journée : le trail. Et en réalité, le premier trail de ma vie. C’est très différent de la course à pieds traditionnelle, plus technique à mon sens. J’avais hâte de démarrer, petite étude du plan de course et c’était parti !

 

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On court, on grimpe des pentes justes impressionnantes, on marche, on admire les paysages, puis on court à nouveau, on s’attend, on reste ensemble quoi qu’il arrive.
Fin de ce premier trail et surprise pour finir le parcours –et nous achever par la même occasion– avec ce qu’ils appellent « la course de ouf » : deux kilomètres de course dans les champs comprenant une dizaine d’obstacles…on rampe, on saute, on rit…puis on se rejoint pour franchir la ligne d’arrivée, ensemble, un super moment ! Nous arrivons 40e sur les 110 équipes de notre catégorie, nous sommes heureux !

 

Pour terminer notre premier jour d’aventure, on installe nos tentes, car oui, c’est aussi ça le charme –ou pas– de cette aventure : le camping ! Habituellement, j’aime mon confort, faut le dire, mais là j’étais –presque– contente. Disons que cela faisait partie de l’aventure…


Samedi 12 septembre – 7h00

 

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Après une courte nuit –vive le camping– c’était reparti ! Quelques raideurs de la veille mais rien de bien méchant. En revanche, la météo ne présage rien de bon. Peu importe, nous prenons le départ pour le trail matinal qui nous conduira jusqu’aux gorges du Tarn. La veille, nous avions beaucoup grimpé pour rejoindre le bivouac, donc en toute logique, il fallait redescendre. Après quelques kilomètres en forêt, dans un village et à travers champ, nous nous retrouvons à descendre sur le flanc de cette roche instable. A ma droite, le vide, face à moi un panneau sur lequel il est inscrit « descente dangereuse », il n’en fallait pas moins pour me mettre en confiance. Impossible de courir –évidemment– place à la prudence.

 

Malheureusement, je n’ai absolument pas profité de la vue, faisant attention à maitriser chacun de mes pas. Et lorsque par inadvertance, j’apercevais le vide : panique ! J’en rigolais mais c’était nerveux. Vous n’imaginez même pas la satisfaction de poser le pied sur le bitume, à côté, Neil Arrmstrong sur la lune, c’était rien ! Alors j’ai couru jusqu’à l’arrivée pour me dégourdir les jambes, pour m’en remettre, respirer et surtout me sentir libre !

 

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Nous arrivons au ravitaillement avant de reprendre le chemin du canoë. Mais là, mauvaise nouvelle : la course va être écourtée suite à une alerte orange dans le département. Nous sommes rattrapés par la météo, une évacuation totale a été décrétée par le maire. Gros coup dur pour l’équipe. On commence à cumuler les kilomètres, donc la fatigue et c’est un vrai coup derrière la tête pour l’ensemble de l’équipe.

 

Nous finirons donc, le cœur lourd, par l’épreuve de canoë. Encore une étape que j’appréhendais, quand je vous dis que j’ai peur de l’inconnu…Mais en réalité, les gorges du Tarn sont très calmes, c’était –pour le coup– une balade sur l’eau, surtout qu’en ce qui me concerne, car nous étions trois sur le canoë et que dans ce cas, celui du milieu ne fait rien, si ce n’est encourager ses coéquipiers et se prendre des coups de rame en pleine tête…oui, oui, je vous assure.

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Notre descente achevée, le temps a commencé à tourner : nuages, vent, quelques gouttes, il était donc temps de rejoindre le camping pour ranger nos tentes et reprendre la route pour rentrer chez soi. Cela ne devait pas se terminer ainsi, comme ça, partant chacun de notre côté. Nous devions fêter la fin du raid, s’en féliciter et tout relâcher…

 

Mon second regret, nous n’avons pas franchis la ligne d’arrivée le deuxième jour : les forces de la nature resterons toujours plus fortes que l’Homme.

 

Si je devais dresser un bilan, je dirais que cette expérience m’a une nouvelle fois appris beaucoup sur les autres et sur moi-même. Partager cette aventure en équipe était vraiment mon moteur, alors qu’habituellement je pratique seule et que j’étais convaincue que c’était ce que je préférais. J’aime me surprendre. Je suis une nouvelle fois aller au-delà de mes aprioris, de ma crainte de l’inconnu, et je ne le regrette vraiment pas !

 

Je remercie mon cousin, qui non seulement a pensé à moi comme la seule femme sportive de son entourage. Et aussi parce qu’il m’a inscrit « d’office » car je n’aurai peut-être pas eu le courage de le faire. Principalement par peur de décevoir l’équipe, et de me décevoir –la confiance en soi est un combat de chaque jour–

 

Cette expérience m’a une nouvelle fois conforté dans l’idée que le mental a un rôle primordial dans ce que l’on entreprend. Le physique suit tant que le mental est là. Animée par le plaisir de participer à ce raid, j’étais détachée de toute notion de temps et surtout je n’ai eu aucune douleur. Tant que la course n’était pas terminée, mon corps répondait présent. En revanche, une fois achevée, j’ai vite senti que c’était fini car mon corps s’est relâché et les douleurs sont apparues. Principalement des courbatures, rien de bien méchant.

 

Je suis heureuse d’avoir partagé cette aventure avec l’équipe : Aurél, Mika, Guillaume et Loïs. Au-delà d’être une sportive, je suis avant tout une passionnée. Cela me conforte dans mes choix. Cela me conforte dans l’idée que c’est pour cela que j’ai envie de me lever tous les matins, de pouvoir partager et surtout transmettre cette envie, ce plaisir à d’autres personnes. J’espère y arriver et j’espère surtout que vous serez à mes côtés dans cette belle aventure…

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