#197 – L’événement qui a changé votre vie à tout jamais

NOVÉ Marie. Instagram : @marienve

En 2013, alors que j’allais prendre un train pour partir à Paris, je fais un malaise et je tombe sur les voies alors que le train est en train de s’arrêter (donc encore en marche).

Tout le monde pense que le train m’a aspirée, mais quand je me réveille, j’ai la chance d’être encore en un seul morceau.

La presse est déjà là, les pompiers aussi, le train est à l’arrêt et désormais, et il est en retard. Les passagers sont choqués, crient et pleurent.

Pour ma part, je ne me souviens de rien mais j’ai du mal à comprendre, jusqu’à ce que le pompier me dise que si j’avais bougé ne serait-ce que de deux centimètres lorsque j’étais collée à la paroi de la voie, je serai au pire morte, au mieux amputée ou tétraplégique.

Depuis ce jour-là, je ne me suis jamais sentie autant chanceuse d’être en vie. 


Anonyme

Alors pour moi, le moment qui a radicalement changé ma vie ça a été lorsque ma cousine, qui a vécue toute sa vie chez moi et qui a grandit avec moi est décédée d’un AVC. 

Un matin, sans prévenir, alors qu’elle était à Londres. C’était ma soeur. 

Ça fait maintenant 7 ans 2 mois et 21 jours. Elle avait 22 ans j’en avais 16 et aujourd’hui c’est moi qui en ait 22. 

Après sa mort je me suis dupée moi même, sous fond de film romantique à l’américaine, je me suis dit que ça allait, que c’était pas grave, qu’elle était toujours avec moi, que je n’avais que du positif à en ressortir etc. Le genre de conneries où tu te dis que tout va bien, qu’elle est toujours vivante. Pendant 1 an c’est ce que je me suis laissé croire et que j’avais fais mon deuil. 

Puis, lors de la date d’anniversaire de sa mort des 1 an, ça a été le début de la descente aux enfers. Je n’avais absolument pas fais mon deuil, je me suis enfermée pendant très longtemps dans une routine quelque peu funèbre, je dormais avec sa doudoune, je ne mangeais pas, je ne sortais pas, je ne parlais pas, je ne riais pas. Ça a duré 3 ans. Et puis, un matin, j’ai décidé que ce n’était pas une la vie que je voulais. J’ai commencé le tennis, je me suis mise à fond dans les études, ce qui m’a amené à avoir mon bac mention TB, comme elle ; j’ai tout fait et je me suis lancée à corps perdu. Je voulais briller très fort, pour les autres surtout, pour qu’ils se rendent compte que je ne suis pas juste la cousine de la pauvre Marion morte à 22 ans, je voulais vraiment montrer que j’étais forte et capable. Depuis, je suis partie en Ecosse seule pendant 4 mois suivi par 1 an aux Etats-Unis où j’ai travaillé en marketing. Dès que j’ai une idée je me lance, je ne réfléchis plus. Je veux faire tout ce qu’elle n’aura jamais eu le temps de faire. Grâce à elle, je n’attends plus, je n’espère plus, je ne me retiens plus. Oui tout peut s’arrêter demain, oui on peut tout perdre demain, alors je m’arrange pour qu’aujourd’hui soit le plus beau jour de ma vie, chaque jour. 

C’est dur tout le temps, elle me manque à chaque seconde, parfois plus que d’autres, parfois je ne vois pas comment je peux continuer sans elle et parfois je me sens invincible. Elle a changé ma vie quand elle était là et elle continue encore maintenant qu’elle n’y est plus. Elle a été mon modèle toute ma vie, la personne la plus importante, la soeur que je n’aurais jamais plus, elle me montrait le chemin et maintenant j’ai peur, plus souvent qu’avant, car je n’ai plus personne vers qui me tourner. Une partie de moi est partie avec elle le 16 Mars 2012, une partie qui restera vide à jamais, mais je m’arrange pour la remplir avec de jolies choses plutôt qu’avec des larmes. Ça a changé ma vie car désormais je suis bien plus forte, bien plus libre aussi quelque part. La douleur ne partira jamais, mais je sais que mon amour pour elle ne s’en ira pas, et ça c’est qui me tient debout. Je ne mets plus jamais de point final (.) dans ma vie, seulement des points-virgules ; car il n’y a jamais de fin.

Aujourd’hui, je souris et j’avance. Puisque rien ne la fera revenir, autant vivre. 


Anonyme

Ma vie a été chamboulée… alors que je n’avais que 6 ans. 

Un homme, a cru qu’il avait le droit d’utiliser une enfant à des fins personnelles… Un proche de ma famille, que personne n’aurait pu soupçonner. Il a osé posé sa main sur moi, petite fille innocente. Et ce durant, 6 ans… jusqu’à ce qu’il décède. 

Je suis l’ainée d’une fratrie, et durant ces 6 années, j’ai tenté de protéger mes frères et sœurs. Je suis allée jusqu’à me sacrifier pour eux. Je faisais en sorte qu’il me touche moi plutôt que eux. Malheureusement je n’ai pas réussi à protéger ma sœur. 

Lorsqu’il est décédé j’ai cru que le cauchemar était fini… mais j’étais bien loin du compte ! 

Un acte comme celui-ci devient une marque indélébile sur vous et vous suivra toute votre vie. 

J’ai vécus des jours très compliqués jusqu’à mes vingt ans. Avec le poids d’une culpabilité monstrueuse car je n’avais pas réussi à protéger ma sœur (même si aujourd’hui je sais que je n’aurais jamais pu y arriver). J’ai fait une tentative de suicide… j’ai eu des troubles alimentaires. Je me suis scarifiais les bras … bref la période noire de ma vie ! 

Et puis, lorsque j’avais 20 ans, j’ai décidé que ce secret ne devait plus nous peser sur les épaules, et j’ai tout dis à ma famille. 

J’ai la chance d’avoir une famille unie et aimante. 

Ils nous ont accompagné et soutenus dans notre reconstruction. 

Ma reconstruction a été très longue… J’ai vu des psychologues, j’ai lu des livres. 

J’ai eu droit aux troubles alimentaires (hyperphagie), prise de poids, dénigrement, dépendance affective, peur panique de l’abandon… mais je n’avais plus envie de mourir ! 

Bien au contraire, aujourd’hui je croque la vie à pleine dents ! Pourquoi ? 

Parce que je relative beaucoup lorsque je vis des petits tracas de la vie… il y a tellement pire ! Cet événement malheureux m’a obligé à grandir plus vite que prévu, à me battre, à apprendre sur moi. 

Je ne me suis jamais dit « oh mais pourquoi moi » à me complaire dans des plaintes ! Ce qui est fait est fait on ne pourra pas le changer ! Par contre, nous pouvons en tirer des forces !

Aujourd’hui on me dit très mature, très combative… je sais que quoi qu’il arrive j’aurais les armes pour le surmonter ! On me dit très souriante, solaire, … j’ai tellement de noirceur derrière moi. Et finalement, que m’a-t-elle apporté ? Pas grand-chose si ce n’est de la noirceur, des pleurs, du mal-être ! 

Ce n’est pas évident d’en arriver jusque-là ! Mais j’ai fait preuve de patience, je me suis faite aider… le silence et la solitude n’aident pas ! Je suis sortie du silence et j’ai décidé d’avancer avec les bonnes personnes autour de moi. 

Je sais que je suis très loin d’être la seule à avoir vécu ça. Malheureusement on en parle trop peu et beaucoup de victimes (je n’aime pas ce mot) restent dans le silence ! Si je l’ai fait, tout le monde peut le faire. 

Pour finir la petite histoire, le 18/10/14, j’ai décidé de participer à une course, le Mud Day. 13 km 22 obstacles. Je n’étais pas sportive et beaucoup de gens me pensaient incapable de le faire ! Je m’y suis inscrite et je me suis mise un défi : me prouver et prouver à tout le monde que le mental fait tout ! Et surtout prouver que je ne suis pas une victime affaibli par un agresseur … 

J’ai fait ma course, à mon rythme, mais j’ai fini ! Et lorsque j’ai fini j’ai levé les yeux aux ciels et je lui ai dit « tu vois tu n’as pas gagné, tu ne m’as pas détruite ! Je suis plus forte que toi et je t’em******** » et j’ai fondu en larmes, mais de joie cette fois ! 

Aujourd’hui, cette date est tatouée sur mon bras, avec les symboles – pause – play – stop

Car pour moi on peut soit choisir de baisser les bras, soit se pousser à avancer toujours avancer… 


GOS Arnaud

Il y a deux ans, le 15 octobre 2017, un événement a changé ma vie. Cet événement est le décès de ma chère cousine suite à un cancer de l’utérus, cancer s’étant ensuite transformé en cancer généralisé. Cela a changé ma vision de la vie. Par exemple, je me dis qu’il ne faut plus s’en faire pour des bêtises, pour une panne de voiture. Je me dis que toutes ces choses n’en valent pas la peine. Ce sont des choses qui peuvent être réparées.

Et le décès de ma cousine m’a fait comprendre qu’il fallait profiter de la vie, se faire plaisir, arrêter de toujours se priver. Même si après il faut rester raisonnable.

Voilà maintenant, je vis et profite pour elle.


Céline F, 21ans. Instagram : @forushappiness

Une date, un accident, un décès. Voici ce qui a chamboulé ma vie, j’ai perdue ma meilleure amie il y a quelques années, une partie de moi. J’ai vu ma force, puis pris du recul. Et si demain moi je devais partir aussi ? J’ai réalisé que je voulais donner tout ce que j’aimerais recevoir, me sentir utile, et je suis devenue aide soignante.

J’avais commencé le sport pour maigrir, cet événement m’a fait prendre du recul sur mon physique, lâcher prise, je fais des écarts et je fais du sport pour mon bien et non pour maigrir, j’ai d’ailleurs réalisé mon rêve : faire un semi marathon, j’en suis maintenant à 4. Je n’ai jamais été aussi heureuse que depuis que je suis enrobée.

J’aurais aimé me rendre compte de tout ça avant son départ mais la vie est faite ainsi et je vivrais pour elle aussi longtemps que je pourrais.


Mulette Manon, 22 ans, @manon_mltt

L’histoire commence en 2012, j’attendais un changement dans ma vie, qui peut sembler important pour notre âge, à 15 ans : l’entrée au lycée. Je me sentais grande, j’avais un petit ami, le bonheur. Pourtant, en quelques semaines, voire quelques mois, rien ne se passa comme prévu. Sans que je ne devine pourquoi (car je me pose toujours la question de savoir si je suis responsable de quelque chose…) le harcèlement scolaire à commencé. Mon numéro de téléphone a circulé, on m’envoyait des photos de moi en écrivant « je te vois ». Un dimanche, je me réveillais avec un répondeur plein d’insultes et d’incitation au suicide. J’aurais pu choisir cette solution. Pourtant, je ne l’ai pas fait. Plusieurs années plus tard, je me pacsais avec cet homme qui m’a apporté un soutien sans failles. Celui qui a téléphoné à un psychiatre pour que je sois prise en charge, celui qui a essuyé mes larmes chaque jours comme il le pouvait. Je me relève d’une lourde maladie qu’est le Syndrôme de Stress Post-Traumatique (SSPT), et deux ans après le diagnostique, je respire enfin. Ce harcèlement définit qui je suis, mais en bien.

Pour me prendre en main, j’ai commencé à courir, 700 mètres, puis 1km, puis 2.5km. Doucement, j’ai pris conscience que je devais me procurer ce bien-être. J’y ai pensé quand j’ai bouclé ma première course de 7km. Je me suis battue, j’ai pleuré à l’arrivée, je m’étais dépassée par le sport, je suis allée chercher mon mental loin, loin ! Je suis persuadée que même si la vie peut être rude, cet événement m’a forgé. J’ai vocation à devenir infirmière (et donc à me réorienter totalement), je veux apporter de l’aide, du soutien, de la bienveillance et du réconfort auprès de gens qui vont mal comme j’ai pu l’être. 


Pineau Manon. Instagram : @manonpn_7

L’année 2001- divorce de mes parents. Grand changement dans ma vie.

J’avais 6 ans lorsque mes parents ont divorcés. Au début je ne comprenais pas ce qu’il se passait puis au fur et à mesure de temps j’ai fini par voir les répercussions que cela allait avoir sur ma vie. 

Aujourd’hui avec beaucoup d’objectivité je dirais que malgré les moments vraiment difficiles, cet événement a eu un attrait positif sur ma vie. 

Bien que celle-ci ne sera jamais conventionnelle je sais que je n’aurais jamais eu la chance de développer un lien fusionnel avec mes parents et mes frères et sœurs si cet événement n’avait pas eu lieu. 

C’est grâce à ça que j’ai su grandir bien plus vite et de ce fait avoir une certaine assurance et prendre des choix difficiles quand ceux-ci s’imposaient. 

De ce divorce est ressorti finalement beaucoup d’amour. Mais aussi de nouvelles personnes comme mes deux petites sœurs sans lesquelles je ne saurai vivre. 

Aujourd’hui, je remercie mes parents d’avoir fais ce choix, je les remercie d’avoir été assez intelligents pour toujours faire face ensemble malgré leur rupture. 

Grâce à vous, cet événement qui aurait pu être tragique à finir par devenir un bel accomplissement de notre vie. 


Giulia. Instagram : @giulia_run

Voilà 7 ans que j’étais en couple, 3 ans et demi que j’étais mariée quand en avril 2017, après des mois à me sentir malheureuse, des mois de réflexion, j’ai fini par prendre une décision, celle qui me semblait la plus judicieuse : quitter mon mari, quitter ce couple dans lequel je ne m’épanouissais plus. 

Si je pensais à ce moment là revivre, bien mal m’en a prit. J’ai sombré dans une perdition totale, cumulant les aventures, jusqu’à m’éprendre d’un homme que je pensais le bon pour moi. Histoire qui ne marchera pas, ce qui n’aida en rien. 

Plusieurs mois après, début 2018, j’ai recroisé son chemin. J’ai tout tenté pour le reconquérir, bien que prétendant le contraire. Je pensais à cette époque que mon bonheur dépendrait d’une personne. 

Je me voyais dépérir jour après jour, mener une vie qui ne me ressemblait pas, sortir tous les week-ends, négligeant la course à pieds, ce sport que j’aimais tant, perdant toute confiance en moi. 

Jusqu’au jour où j’ai fini chez lui. C’est au réveil, dans son lit, que j’ai compris que la nana dans ce pieu, ce n’était pas moi. Compris que la femme que j’étais n’avait besoin que d’une personne pour être heureuse… Elle-même. Que mon bonheur ne dépendait de personne d’autre. Et que la solitude devait être une bénédiction plutôt qu’une peur. Prendre n’importe qui pour ne pas finir seule? Plus jamais  Ce jour-là, j’ai réalisé une chose, le seul artisan de mon bonheur c’était à moi. À partir de ce moment là? C’est un long travail sur moi que j’ai entrepris. Le chemin de la renaissance, de ma renaissance s’est dressé devant moi. Et j’ai choisi de le prendre. Ma vision de la vie, de ma vie, a depuis ce jour définitivement changé. Et moi aussi par la même occasion. Et je crois que je n’ai jamais été autant apaisé que depuis ce matin de mars où j’ai fait le choix d’une vie à mon image.


Anonyme

Le décès de ma grand mère paternelle, il y quelques années, quelques jours avant Noël. Elle est toujours mon exemple, ma référence, la personne la plus pure. Je lui ai fait comprendre que je l’aimais, sans pour autant lui avoir jamais dit, pudeur oblige dans la famille.

Aujourd’hui, j’essaie de mettre ma pudeur de côté, et ne pas hésiter à faire un compliment par exemple, ou exprimer mes sentiments. J’essaie d’être la plus droite, juste et respectueuse, bienveillante et courageuse, à l’instar de ma grand-mère.


Le jeudi 16 juillet 2009.

Il est des dates qui nous change à tout jamais. Je me souviens de chaque minute de cette journée. Envahie par l’incompréhension et la douleur viscérale transperçante qui ne me quittera jamais…Une blessure qui ne cicatrise qu’en surface. 

10 ans plus tard, la douleur de ta disparition et de ton absence font partie de moi : elle est à la fois ma plus grosse faille et ma force de caractère, ma volonté de toujours vouloir aller de l’avant.

Puisqu’il y a 10 ans, j’ai aussi décidé ; décidé de ne pas me laisser abattre, décidé de vivre chaque jour comme si c’était le dernier et surtout décidé d’être heureuse de tous les petits bonheurs que m’offre la vie…puisqu’une fois de plus elle m’avait rappelé à quel point elle est fragile…

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