#314 – Enfants et pression sociale

Ce sujet prend sa source dans un tas de situations quotidiennes, vécues à titre personnel, mais également à travers mes amis, mes connaissances, hommes, femmes, sans exception, nous y sommes tous confronté au fil de notre vie. Le sujet est si vaste que je ne sais pas où commencer.

Avoir un enfant en 2019, est un choix, une volonté personnelle, de couple.
Depuis toujours, c’est pour moi la résultante de l’union de deux êtres qui s’aiment, tout simplement. Lorsque je suis devenue adulte, j’ai découvert avec effroi que c’était loin d’être le cas. Les bébés de l’amour se noient parmi les bébés pansement, qui naissent pour soit disant sauver le couple de parents ; les bébés ennui, qui naissent pour combler un quotidien morose et bien vide ; les bébés convention qui répondent à une norme sociale, celle de « faire comme tout le monde ». Je trouve ça triste de mettre en jeu la vie d’un petit être qui n’a rien demandé pour contourner ses propres vides émotionnels et pour éviter de se confronter à sa propre existence.

Lorsque j’ai annoncé ma séparation à l’aube de mes 30 ans, nombreuses ont été les réactions d’inquiétude par rapport aux sujets des enfants :
« Mais du coup tu renonces à avoir des enfants ? »
Comme si d’une part, se séparer d’un homme faisait mourir mon désir d’enfant. Et d’autre part, je suis loin de ne plus pouvoir avoir des enfants, biologiquement parlant, mais cela semblait imminent à en croire mon entourage.
« Pourquoi vous ne faites pas un enfant pour relancer la machine ? »
Tout simplement car c’est égoïste de se dire qu’un enfant va devoir porter sur ses épaules la pression d’un couple fragile avant même qu’il naisse. Et qu’en soit, si le couple ne fonctionne pas avant la naissance d’un enfant, j’ai dû mal à croire qu’il fonctionnera ensuite. Le bébé pansement est un mythe, une illusion qui peut fonctionner quelques mois, voire plusieurs années, mais cela n’a rien de sain pour le couple et encore moins pour l’enfant.
« Tu ne veux plus avoir d’enfant ? »
Bien que la question soit parfois déplacée, et hors sujet dans ce cas précis, bien sûr que si j’ai toujours un désir d’enfant, mais pas dans les conditions sentimentales dans lesquelles je vivais à cette époque là.
« Tu n’as pas peur qu’il soit trop tard ensuite ? »
Parfois j’ai eu peur, soyons honnête, à force qu’on me pose la question, je me la suis posée. Et puis je me dis que si je ne rencontrais pas LA personne avec laquelle j’ai envie d’avoir cet enfant, c’est que je ne suis pas faite pour en avoir. Puisque jamais je ne renoncerai au fait qu’avoir un enfant est un acte d’amour. Et puis bon, Eva Longoria vient d’avoir son premier enfant à 43ans, ça me laisse de la marge ^^

Ma gynécologue, à qui je venais d’annoncer le contexte « divorce » m’avait d’ailleurs précisé qu’il ne faudrait pas trop tarder à retrouver quelqu’un si je comptais, je cite « m’y mettre un jour ». J’en souris encore tant c’est révélateur de la pression sociale autour du fait de devenir parents un jour. Cela met également en lumière le côté réducteur, presque mécanique, du fait même de faire un enfant.

Le non désir d’enfant
On vit à une époque où les femmes ou les hommes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants sont pointés du doigt. Si le désir d’enfant n’est pas le leur, n’ont-ils pas tout intérêt à respecter cela ? « Se forcer » à avoir un enfant par convention et non par réelle envie, n’est-il pas casse gueule finalement ? Avoir conscience qu’on est tout simplement peut-être pas fait pour avoir un enfant, n’est-il pas plus intelligent que de se laisser influencer par les dictats de nos sociétés ?
Je trouve que c’est courageux d’assumer ce choix, celui de ne pas avoir d’enfant, car c’est toujours mal perçu, jugé comme égoïste. C’est paradoxal finalement, car il est davantage égoïste de faire un enfant sans envie et pour de mauvaises raisons, que de respecter son envie contrairement à ce que la société aimerait décider pour vous.

Avoir un enfant, construire une famille, n’est pas un projet prédéfini pour le tout à chacun. Nous n’avons pas tous envie, ni vocation, à être parent. Laissez vous la liberté de choisir, surtout sur un sujet aussi important. Avoir un enfant c’est avoir la responsabilité de sa vie entre vos mains, cela mérite d’être fait avec amour et dans les meilleures conditions qui soient. Vous êtes libres de dire « non » ou « pas pour l’instant », et surtout vous êtes libres de ne pas avoir à vous justifier.

Un Commentaire sur “#314 – Enfants et pression sociale”

  1. Une année avec un super boulot sur ce blog mais cet article est (pour moi) le plus beau. Il me touche car cette pression est là même pour moi à 31 ans. Merci

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